PHELMA classement écoles d'ingénieurs phelma

L’école d’ingénieur PHELMA du groupe INP Grenoble aime se vanter de faire partie d’un groupe classé, je cite la page internet de l’établissement¹ : « toujours dans le peloton de tête ». Effectivement, le site internet propose un lien direct vers le classement Usine Nouvelle 2012² où le groupe INP se positionne  7^ème à quelques places seulement du groupe Polytechnique, et des Mines. « l’établissement était 20ème en 2010 et 2ème en 2011. » se permet même de rappeler le site. Comme quoi les classements, sa fluctuent. 2^ème 4^ème ou 7^ème ça ne fait pas une grande différence.  

Individuellement, on retrouve PHELMA à la 25^e place dans le haut du palmarès l’Etudiant-l’Express³, tandis que le Nouvel Observateur⁴ la classe plus sévèrement à la 82^e place de son classement. Difficile de s’y retrouver, l’Etudiant-L’Express² est plus facile à analyser car il présente l’avantage de détailler son évaluation selon ses critères de notations. Ainsi, pour évaluer le niveau académique de l’école, l’Etudiant se base sur la note moyenne obtenue au bac par les élèves et la performance de la recherche au sein de l’établissement. Bons élèves et bons chercheurs suffisent-ils à faire une bonne école ? Un peu simpliste comme raisonnement, mais bon, admettons. Surtout que L’Etudiant-L’Express ne s’arrête pas là. Les écoles sont également classées selon leur proximité avec les entreprises et le salaire moyen des diplômés lors de leur première embauche. Pour les salaires, rien à dire, ça se conçoit. Mais pour les entreprises, ça veut dire quoi ? Que si on retire les entreprises il n’y a plus rien, c’est curieux. Bref, PHELMA se vante d’ « offrir une formation d'excellence à ses étudiants »¹ qu’en est-t-il vraiment ?  A l’heure où les témoignages poussent comme des champignons sur la page d’accueil de l’établissement, le mien ne fera pas de mal non plus. Sauf que lui a autant de chance de se retrouver sur la page d’accueil que moi de remonter mes 9 matières aux rattrapages.  

Je n’ai pas peur de le dire, moi n°21141431 (Il n’y a que comme ça qu’ils connaissent leurs élèves), je n’ai rien appris cet année, j’ai même régressé. Oui, parce que lire des power point je savais faire, écouter quelqu’un lire un power point je savais aussi faire, et souder des résistances j’ai appris ça en 6^ème  en cours de Techno. C’est malheureux, j’ai beau chercher, mais en dehors de quelques rares exceptions, je ne me rappelle pas avoir pratiqué au sein de l’école autre chose que ces trois activités. Oui, même la correction des TD, quand ils étaient corrigés, étaient faites en PowerPoint ou sur transparents la plupart du temps. Alors je vais essayer de le dire avec ma toute petite voix d’étudiant qui ne compte pas beaucoup dans l’espoir que quelqu’un de concerné saisisse le message  Un Power Point ce n’est pas un cours ! Et lorsqu’on demande à avoir des corrections supplémentaires, histoire d’apprendre deux ou trois truc « formation d’excellence », on nous répond gentiment que c’est impossible, que les responsables ont interdits de distribuer des corrections. « Des corrections ! Mais vous rêvez ! Ça serez trop facile, il manquerait plus qu’on vous donne des cours aussi ! » Oui, parce que PHELMA a quand même un niveau académique à tenir. Alors pour ça on met en place une sélection histoire de créer un peu de concurrence, on fait des examens qui dépassent les notions abordées en cours et on majore les notes, y compris celles de sport. « Désolé, la moyenne était trop élevé, on a retiré deux points à tout le monde »

Si vous lisez ces quelques lignes, vous vous direz surement que j’exagère, que je descends une bonne école uniquement parce que je suis frustré de ne pas avoir eu mon année, que je suis mauvais et que  j’aurais mieux fait de bosser plutôt que de me plaindre. C’est un peu plus compliqué, je suis toujours le premier à me remettre en question, mais il faut bien reconnaitre qu’il y a beaucoup de choses qui ne vont pas à PHELMA. En fait il n’est pas très difficile d’y réussir, la plupart des élèves qui y parviennent sont fiers d’affirmer qu’ils ne font que sortir et ne travaillent jamais. Du moins jusqu’à une semaine des partiels. J’ai dit que les cours était largement insuffisant pour réussir les partiels, mais en fait l’astuce c’est qu’il suffit de bien maitriser le programme de prépa pour se tracer une voix royale. Par contre, pour les autres qui sont venus pour apprendre, pour la « formation d’excellence » au métier d’ingénieur proposé par la brochure, c’est raté. Pareil pour l’international, oui PHELMA offre plein d’opportunité de séjours à l’étranger. Sauf que pour ça il faut obtenir son TOEFL, et que pour obtenir son TOEFL il faut être bon en anglais, et ce n’est pas avec deux petites heures de cours dans la semaine par groupe de niveau (ceux qui parlent bien anglais parlent bien anglais entre eux, ceux qui parlent mal  anglais parlent mal anglais entre eux : Une méthode qui a fait ces preuves). Donc oui, étudier à l’étranger quand on est à PHELMA c’est super. A condition de savoir parler anglais avant.

Je ne veux pas faire de généralités et dire que tout est à jeter. Ce n’est pas le cas, il y a aussi des choses bien. Mais voir des enseignants qui viennent pour lire un Power Point rédiger par quelqu’un d’autre sans s’être préparé, ceux qui grattent aux tableaux avec un air blasé la main dans la poche, ceux qui expriment du mépris envers les élèves, et les responsables aigris qui n’assument pas le côté festif des associations étudiantes et se vengent en chargeant les programmes de façon si insensé que même les enseignants les plus impliqués n’arrivent à les bouclés, là c’est intolérable. Ces personnes n’ont rien à faire dans une école d’ingénieur. Alors faire un TP une fois dans l’année sur un microscope électronique à 7000€ c’est très bien, mais c’est un peu léger pour mériter l’appellation « formation d’excellence ».

Voilà mon opinion. Je ne suis pas naïf, je sais bien que ça ne changera rien, que la réputation, même infondée et bien trop solide pour être entachée, mais au moins j’aurais livré mon témoignage.    Je ne veux pas entrer dans le débat sur l’éducation supérieure en France, je ne dis pas que c’est mieux ailleurs, je n’en sais rien, mais si c’est vraiment ça la 25^e formation d’ingénieur de France, c’est bien triste. Donc en conclusion, PHELMA c’est très bien, ça vous permettra d’obtenir un diplôme réputé et prétendre à un salaire élevé, à condition de ne pas être dans les quelques pourcents laissés de côté. Pour moi, vous l’aurez compris, je préfère ne jamais y retourner. Alors oui, l’école se plaindra d’avoir gâché du budget pour moi, mais moi j’aurais perdu bien plus que ça, une année d’étude sacrifié pour avoir cru en leur brochure. Je finis par ce que je n’ai jamais cessé de répéter pendant l’année : « Si c’était pour ça, j’aurais préféré qu’il ne me prenne pas ».

¹ http://www.grenoble-inp.fr/

²http://www.usinenouvelle.com/comparatif-des-ecoles-d-ingenieurs-2012

³http://www.letudiant.fr/palmares/classement-ecole-ingenieur-apres-prepa.html

⁴ http://www.dimension-ingenieur.com/classement-2012-ecoles-ingenieurs-nouvel-observateur/1/8/0/436/#post-prepa